vendredi 20 janvier 2012

Le ciel s’ouvrira-t-il?

Le ciel s’ouvrira-t-il?

Par Mohamed Benfadil
de Washington

La communauté marocaine à l’étranger figure en bonne place dans le programme du cabinet Benkirane défendu, hier jeudi, devant les deux chambres du parlement. Elle y est même érigée en priorité nationale, au même titre, tenez-vous bien, que la sacro-sainte lutte contre la corruption ou encore l’économie de rente ! Un programme cependant vivement critiqué par une opposition qui a hâte de se refaire, on le comprend, une virginité perdue par un exercice du pouvoir globalement infructueux.

Les marocains d’Amérique, comme leurs compatriotes du reste du monde, s’ils n’ont pas besoin besoin de ce gouvernement pour subsister au quotidien dans leur pays d’accueil, s’attendent néanmoins beaucoup à ne plus être traités seulement comme des poules aux œufs d’or. Ils accordent pour le moment, comme beaucoup de leurs compatriotes restés au pays, le bénéfique du doute à l’actuelle majorité. Mais ils revendiquent à cor et à cri notamment leur «droit de vote» in situ en vue d’être en mesure d’éventuellement la sanctionner, si par malheur ses promesses aux expatriés venaient à être déçues. Car le simple vote par procuration, qui les assimilaient jusque là à des «mineurs politiques», est maintenant en principe définitivement révolu.

Les marocains d’Amérique rêvent par ailleurs d’un traitement plus «citoyen» de la part de la compagnie aérienne nationale. Le nouveau gouvernement pourra-t-il se permettre une politique de ciel ouvert à même de garantir un transport plus compétitif et donc moins dissuasif ? Car plus les billets sont abordables, à l’approche de la saison des retours au pays, plus les MRE se bousculeront au portillon et plus les caisses de l’Etat regorgeront de billets verts. A l’inverse, le malheur des uns fera le bonheur des autres! Et beaucoup de mes compatriotes se résigneront au Mac Do et autres Dunkin Donuts pour y noyer leur chagrin! Nul besoin d’être grand clerc en économie pour le comprendre. On le voit donc, même de ce côté-ci de l’Atlantique, la tache du cabinet Benkirane n’est pas près d’être des plus aisées.